Le mois de février est rouge mur à mur. Il y a bien sûr la Saint-Valentin où l'amour est omniprésent pendant les deux premières semaines de février, puis les chocolats en solde qui occupent toute la place pendant les deux autres semaines. Pour s'amuser, l'équipe du blogue Caillot-Koko a suggéré qu'il serait approprié de parler de sexe puisque le contexte s'y prête parfaitement. Ça, je peux le faire.
Quelques mois après avoir rompu avec ma copine (la première fois… trop long à raconter), je reçois un appel téléphonique de cette dernière. Elle amorce la conversation en disant « Alors je suis allée donner du sang… » ce pour quoi je la remercie et la félicite, comme je le ferais pour quiconque donne du sang. Et elle termine sa phrase en disant « … et ils n'en n'ont pas voulu. ». C'est comme ça que j'ai appris que quiconque ayant eu des « relations » avec une personne qui utilise des produits de coagulation ne peut pas donner de sang.
Les raisons qui justifient cette exclusion sont complexes et je pourrais les expliquer dans le cadre d'une autre conversation, mais la situation m'a ébranlé quelque peu. Je croyais alors tout savoir sur le sexe et les relations...
Plus sérieusement, lorsqu'il est question de sexe, d'amour et de troubles de la coagulation, il y a de nombreux problèmes auxquels on ne pense pas. Je vous épargne les détails, mais il m'est arrivé de heurter quelques lits dans l'obscurité, ce qui a provoqué des ecchymoses qui nécessitaient un traitement le lendemain.
Et il y a également la sempiternelle question de la divulgation. Je dois avouer que toutes ces histoires de crainte d'être rejeté par une partenaire à cause de mon trouble de la coagulation ne me concernent pas. Cela dit, je n'ai aucune condition associée, alors je ne peux pas me prononcer pour les gens co-infectés.
En ce qui a trait à l'hémophilie, par contre, cela fait partie de ma vie. Quelques-uns de mes amis, et certainement quelques-unes de mes partenaires, m'ont déjà vu m'administrer un traitement. Je n'ai jamais empêché personne d'observer, mais il s'agit habituellement d'une activité que je fais en solitaire et pour laquelle je n'ai pas besoin d'avoir un public autour de moi. Par contre, lorsque j'ai un saignement, j'ai besoin de l'aide de mes amis, surtout de ma partenaire. Ces saignements me laissent habituellement sur le carreau pendant un mois, et il est toujours extrêmement utile de pouvoir compter sur quelqu'un pour nous soutenir et nous remonter le moral lorsque ça va mal. Je ne dirais pas que cela est exigeant pour mes proches, mais cela signifie assurément que la compassion, la bienveillance et la patience sont des qualités que je recherche chez une partenaire. Je suis foncièrement une personne qui aime donner, mais la réalité fait que je dois occasionnellement recevoir, et il est donc nécessaire pour moi de trouver quelqu'un qui puisse comprendre cet équilibre.
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